En marge de son départ à Burnley, Joe Hart revient sur sa carrière à Manchester City :
Joe, tu as rejoint City en 2006, comment résumerais-tu ta période skyblue ?
« C’est une question difficile, ce club a connu tellement de changements, j’ai l’impression d’avoir changé de club 3 ou 4 fois. Cela a été une expérience fantastique, j’ai beaucoup grandi, je suis arrivé en tant qu’adolescent. C’est dur d’avoir du recul, mais j’ai toujours ressenti beaucoup d’amour de la part des fans. C’était une opportunité incroyable pour moi de rejoindre ce club, se battre pour le titre et les coupes c’était génial. J’espère avoir laissé de bon souvenirs aux fans. »
En 2006, tu honores ta première apparition face à Sheffield United, qu’as-tu ressenti ?
« C’était étrange, à ce moment-là j’étais [gardien] numéro 3, et les deux gardiens étaient blessés (Isaksson et Weaver), j’ai reçu un appel le matin du match me disant que j’allais jouer. Je n’étais pas sûr d’être prêt, mais mes coéquipiers m’ont soutenu, et le match s’est bien passé (0-0). »
Comment les prêts (notamment à Birmingham) t’ont aidé à devenir titulaire ?
« J’avais déjà joué 50 matchs pour City, Mark Hughes est arrivé, et semblait avoir confiance en moi, mais il y avait Shay [Given].Honnêtement, j’ai cru que cela allait être la fin de ma carrière à City. L’opportunité Birmingham s’est présenté, alors je l’ai saisi. Ensuite Roberto [Mancini] est devenu le nouvel entraîneur, m’a convoqué en pré-saison, et ça m’a relancé. Je lui en suis très reconnaissant. »
Face à Tottenham en 2010, tu as réalisé des parades incroyables, en as-tu une préférée ?
« J’en ai faite une face à Jermain Defoe assez tôt dans le match. J’ai conscience que c’était un moment clé du match, que cet arrêt est décisif. C’était un match énorme pour moi. »
Pour de nombreux Cityzens, la victoire en demi-finale face à United a été le début d’une nouvelle ère. Est-ce que le ressenti a été le même pour les joueurs ?
« Selon moi c’est l’une de nos plus grandes victoires, dans une ambiance exceptionnelle, probablement l’une des meilleures que j’ai vécu. Historiquement ils avaient l’équipe la plus forte, incontestablement. Ils n’ont pas joué particulièrement bien, mais cela a été l’occasion pour nous de faire passer un message. »
Lors de la finale face à Stoke, il y a eu beaucoup d’émotions, pour le premier titre depuis 35 ans. Aviez-vous conscience de l’importance historique de ce trophée ?
« Je pense que oui. Nous étions juste heureux. »
Mancini a été interviewé sur le terrain, et a dédié la victoire aux supporters, tu as d’ailleurs dit que tu lui était reconnaissant, qu’est-ce que c’était d’être sous ses ordres ?
« Il était dynamique, un leader capable de nous encourager et de nous mener à la victoire. Nous étions un groupe très soudé, et nous pratiquions un beau football. L’argent ne suffit pas pour construire une équipe, et il faut lui donner du crédit pour ce qu’il a apporté à ce club. »
Le 6-1 face à United a également été un tournant dans l’image de prétendant au titre de City, quelles ont été les ressentis après une victoire de cette importance ?
« C’était fou, United n’est pas invincible mais une performance de ce niveau-là, face à une telle équipe c’est incroyable. Edin [Dzeko] a mis un doublé ce jour-là, David Silva a réalisé des passes incroyables. C’était super de faire partie de cette belle victoire. »
La victoire du titre de 2012 face à QPR, le but d’Agüero, ton accolade avec Gaël Clichy, c’est des choses que ce club n’oubliera jamais n’est-ce pas ?
« C’était un jour fou. On était prêt pour le titre, mais pas pour un tel scénario. Toute la 2ème mi-temps, surtout les 15 dernières minutes, j’étais impuissant, incapable d’aider mon équipe à décrocher la victoire. On ne jouait pas mal, mais nous étions incapables de marquer. Je pense que s’il n’y avait pas eu cette victoire, certes le titre n’était que partie remise, mais cela nous aurait plombé le moral. Quand Sergio [Agüero] marque, c’était surréaliste, je ne pouvais plus me contrôler, je ne savais pas quoi faire, je n’arrêtais pas de courir. J’avais besoin de quelqu’un à serrer dans mes bras. »
As-tu un souvenir particulier des célébrations ?
« Je ne comprenais pas ce qu’il se passait. J’essayais de rester calme, mais de profiter quand même. Je pense qu’avec toute cette émotion et tous ces litres de champagne, c’était dur de se contrôler. »
Était-ce différent lors de la célébration du titre de 2014 ?
« C’était super. J’étais très heureux de jouer un rôle si important dans l’équipe de Manuel Pellegrini. Remporter un titre, c’est une sensation incroyable, de laquelle on ne peut pas se lasser. »
Une de tes meilleures prestations était face à Barcelone, mais celle face à Dortmund est très impressionnante également, laquelle te semble la meilleure ?
« Je ne sais pas. On avait obtenu un pénalty, mais Sergio [Agüero] l’a raté. C’était l’occasion de battre l’une des meilleures équipes au monde. J’ai beaucoup apprécié le Camp Nou. Nous pensions pouvoir obtenir un résultat, et j’ai tout fait pour que cela soit le cas. »
Beaucoup de tes parades étaient face à Messi, est-ce que cela rend ta performance encore meilleure ?
« Je pense que oui, j’ai joué contre beaucoup de très bons joueurs, mais lui c’est le meilleur du monde, aux côtés de Ronaldo et Neymar, voire Hazard. Il jouait bien, il n’était pas dans un mauvais jour. C’était un honneur de jouer une telle rencontre. »
Que penses-tu encore pouvoir réaliser dans ta carrière ?
« Je pense qu’il me reste plein de choses à faire, je me sens jeune et frais. J’ai eu beaucoup de chance avec les blessures. Je veux me battre pour n’importe quel club me donnant l’opportunité de jouer. Ce que j’ai vécu ici ne disparaîtra jamais, mais il faut aller de l’avant. »
Je pense, en parlant au nom de tous les Cityzens, que tu as joué un grand rôle dans l’histoire récente du club, tu nous as permis d’être où l’on est, merci beaucoup pour tout ce que tu as fait.
« Ce fut un plaisir, vous avez été meilleurs que j’aurais pu l’imaginer, j’ai beaucoup apprécié. »