Pep, félicitations ! Comment vous sentez-vous après avoir signé ce nouveau contrat avec City ?
« Je suis très satisfait et reconnaissant pour la confiance du Club. Je suis heureux de continuer à faire de mon mieux pour ce Club dans les prochaines années. »
Vous avez dit que ce fut une décision facile, et vous avez été manager de City plus longtemps que dans un autre club dans votre carrière. Il est donc clair que vous êtes très heureux ici. Pouvez-vous expliquer aux fans ce que City représente pour vous ?
« En tant que manager j’ai tout ce dont j’ai besoin. Je sais que tous les managers dépendent de leurs résultats, et moi aussi bien-sûr. Nous devons gagner pour continuer. Mais j’ai vu beaucoup de nombreuses fois, même dans les mauvais moments, à quel point je suis soutenu. Bien-sûr Ferran [Soriano] et Txiki [Begiristain], mais surtout Khaldoon [Al Mubarak], notre Président. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai décidé de continuer ici. Nous avons eu de longues discussions tous ensemble cette semaine, et en avons conclu que le mieux pour tout le monde était de continuer comme ça, parce que nous avons encore le sentiment qu’il reste des choses à faire, nous devons continuer ce que nous avons fait ces dernières années. L’objectif de ce Club, comme par le passé, est de continuer à essayer de maintenir le statut du Club aussi longtemps que possible. C’est pourquoi j’ai toujours le désir d’aider nos joueurs fantastiques ces prochaines années. Nos fans sont particulièrement fiers de notre manière de jouer et de gagner. »
Khaldoon et vous êtes très proches, ce qui est bien. Tout le monde souhaite un patron en qui il peut avoir confiance. A quelle point la stabilité amenée parce cette relation est-elle importante ?
« Je dirais que je ne vis pas au quotidien avec lui, je suis plus proche des joueurs et du staff bien-sûr, également de Txiki et Ferran. Mais je dirais que la raison pour laquelle je prolonge c’est lui, particulièrement pour cette discussion que nous avons eu. Il m’a convaincu que nous devons continuer à avancer, à faire ce que nous avons fait ces 4 dernières années ensemble en sachant que ce sera dur en Premier League et en Europe, avec le désir de faire grandir le Club si possible, du moins maintenir notre niveau. »
On a le sentiment que le Club est très stable, sur et hors du terrain, et qui mise sur l’avenir. Comment sentez-vous City capable de continuer à réussir et d’innover ?
« La concurrence est rude, exigeante, mais c’est le challenge. Refaire ce que nous avons fait est presque impossible, nous le savons tous, mais cela ne signifie pas que nous ne nous battrons pas pour chaque compétition. Nous allons faire de notre mieux pour chaque match, dans chaque compétition. C’est toujours notre objectif. J’ai le sentiment que ce n’est pas fini, et c’est pourquoi j’ai décidé de continuer. »
Vous avez révolutionné la manière de jouer de City depuis votre arrivée, nous avons une équipe très jeune et talentueuse. A quel point est-ce important pour vous de créer une philosophie pour ce Club qui vous assure des succès à l’avenir ?
« Toutes les philosophies sont bonnes. Il n’y en a pas de meilleures que d’autres. Le plus important est que, du Président au Directeur Sportif, du manager au joueurs, nous soyons sur la même ligne. Parce que c’est important quand cela ne va pas bien de avoir pourquoi et de pouvoir trouver des solutions. Le Club, dès le début, a essayé de tout faire pour rendre l’équipe la meilleure possible. Et il ne s’agit pas que de l’équipe : la direction et tous les services aussi; c’est également une des raisons de mon choix. Je vis avec tous les gens ici : le marketing, les médias, le sponsoring… dans toutes les situations. Je me sens bien avec eux. C’est une organisation fantastique, un Club fantastique. J’ai une impression de chez-moi, dès le premier jour pour ma famille et moi. En ce moment j’ai l’impression que je ne pourrais pas être mieux ailleurs et j’ai toujours l’énergie. J’avais le désir d’être manager, d’entraîner ces joueurs, c’est une raison. Mais ce contrat ce n’est qu’un papier, quand je sentirai que je ne peux plus rien apporter à ce Club je me retirerai. Il restera toujours quelque chose de spécial, cette relation incroyable. »
Txiki et vous avez enregistré de super recrues, à quel point êtes-vous satisfait de votre effectif ?
« Très satisfait. Des fois ça se passe bien, des fois pas. Il n’y a aucun club où tout va parfaitement. Mais je pense que [mes dirigeants] sont intelligents, ils savent ce dont nous avons besoin, et des fois le problème ne vient pas du club mais du manager. Mais dans l’ensemble ce que nous avons fait est très bon. Le Football ne s’arrête jamais. Quand on croit avoir atteint un certain niveau et que tout va bien, tout peut s’effondrer le mois suivant. Au delà de professionnels, ce sont des amis, ce qui est incroyable. Avoir en amis son Directeur général et son Directeur sportif… J’ai rencontré beaucoup de gens ici, je nous considère comme amis. Travailler dans ces conditions est toujours plus facile parce que dans les bons moments on a plus de raisons de célébrer; et dans les mauvais nous restons unis. Ils ne jugent pas, nous sommes suffisamment adultes et professionnels pour savoir que si cela ne se passe pas bien il faut arrêter ou quelque chose doit changer. Mais en même temps, nous croyons toujours en nous ici. Cela dépasse la notion de victoire et de défaite, nous parlons beaucoup chaque jour et voyons ce que nous pouvons mieux faire pour progresser. »
Ces dernières années nous avons dit au revoir à des joueurs très importants : [Vincent] Kompany, Yaya [Touré], Pablo [Zabaleta], David Silva… Comment un manager gère-t-il ces situations, où il faut remplacer de grands joueurs avec de la personnalité aussi importants dans un club ?
« Honnêtement j’aurais adoré que Vincent soit encore ici, Pablo aussi… Mais c’est une question de temps, leur moment de partir était venu. Je sais que ce sont des joueurs incroyables, difficiles à remplacer. Mais en même temps il faut avancer, et c’est pareil pour moi. »
A quel point appréciez-vous le travail de Txiki et Ferran dans la construction de l’équipe ?
« Ils sont très importants, comme je l’ai dit ce sont des amis, cela facilite les choses; mais au final je travaille avec eux mais aussi avec mon staff. Ma relation avec Juanma [Lillo], Rodolfo [Borrell], Carles [Planchart], les physios, les docteurs est plus importante. Max [Sala] fait un boulot incroyable en ces temps difficiles. Ma relation avec les chefs, les analystes est importante aussi. Marc Boixasa est très important pour nous. Je pourrais en citer beaucoup, et ils sont aussi une des raisons de mon choix. Je travaille tous les jours avec eux. »
Qu’est-ce que votre staff vous apporte ?
« Ils aident l’équipe. Nous sommes là pour aider les joueurs. J’ai commencé avec Domènec [Torrent] et Mikel [Arteta], ils ont été très importants mais ont décidé de partir. »
Est-ce bien d’apporter du sang-neuf dans le staff ?
« Nous n’avons jamais viré personne, nous sommes satisfaits de tous, de leur travail, mais chacun a sa vie et ses ambitions. »
Beaucoup de clubs espagnols pratiquent un jeu similaire, alors qu’il y a plus de variété en Premier League. Est-ce un challenge supplémentaire ?
« Pas particulièrement, la raison pour laquelle j’étais à Barcelone puis Munich était pour faire mes preuves dans des championnats différents, ce dont j’ai été capable. Je n’ai pas à me plaindre. Nous avons su maintenir le niveau amené par Roberto [Mancini] et Manuel [Pellegrini]. C’est le plus difficile quand on devient dans un grand club. C’est l’objectif et l’objet de notre discussion avec Khaldoon cette semaine. »
Johan Cruyff a dit : « Guardiola veut rend re le football meilleur ». Est-ce votre motivation ?
« Je veux surtout gagner ! (rires) C’est ce que nous voulons tous. C’est ce sur quoi nous sommes jugés. Nous voulons faire les choses à notre manière. Il n’y a aucune manière parfaite, ni de manière meilleure que d’autres. Nous croyons en notre manière, et nous le prouvons, nous avons réalisé des choses jamais réalisées auparavant. »
Nous traversons une crise sanitaire mondiale, les fans ne peuvent plus venir au stade… Avez-vous un message pour eux ?
« Je ne veux pas partir sans faire mes adieux au stade. Je pense que tous les clubs ont besoin de leurs fans. Nous avons hâte [de les retrouver]. Ils doivent savoir que nous pensons beaucoup à eux, particulièrement quand nous jouons à domicile. C’est triste sans eux, mais nous espérons que ce sera bientôt fini, et que nous pourrons à nouveau être ensemble. Nous voulons les rendre fiers, comme nous l’avons fait par le passé. Je n’ai jamais oublié qu’ils étaient 30000 à Maine Road ou encore 35000 à l’extérieur en 2ème division. Il ne faut pas oublier d’où l’on vient.