Quel est ton nouveau rythme de travail ?
« Très chargé. Je n’ai pas le temps de me renseigner sur beaucoup de choses, mais c’est parce que je suis concentré sur ma nouvelle fonction (entraîneur-joueur d’Anderlecht). J’apprends, je m’adapte et je progresse constamment. »
Beaucoup disent qu’être entraîneur est bien plus difficile qu’être joueur. La réalité d’un entraîneur-joueur est-elle si cruelle ?
« Je ne sais pas. Être joueur c’est presque relaxant, il faut juste rester en forme physiquement. Quand je suis sur le terrain désormais je n’ai plus à penser à la tactique, mais je peux être un leader et un capitaine comme je l’ai déjà été. Être entraîneur comble un manque que j’ai toujours eu en tant que joueur. Cette situation est parfaite pour moi. »
Tu profites de ta première semaine de repos (due à la trêve internationale), cela te soulage-t-il de ton début de saison frustrant ?
« Je pense que mis à part 45 mauvaises minutes, nous avons dominé, eu la possession, créé des occasions, concédé peu d’occasions… Mais l’absence de résultat (1 victoire en 6 matchs) est frustrante oui. Malgré tout les fans ont été incroyables. »
La saison dernière était particulière, tu as à la fois tout fait pour atteindre le quadruplé national et préparé ton avenir.
« Quand on est en fin de contrat, surtout à mon âge (33 ans), on est libre de s’engager ailleurs 6 mois avant l’échéance. On ne peut pas l’oublier, mais j’ai tâché de rester concentré, je savais que la récompense finale était un ou plusieurs trophée(s). Je voulais finir sur une bonne note avec City. »
Ton but face à Leicester l’année dernière devait avoir une saveur d’autant plus particulière.
« Je ne suis pas très émotif, mais j’ai été submergé en marquant ce but. Peut-être qu’étant donné que tout le monde s’est jeté sur moi personne ne le voyait. J’ai pensé aux conséquences de ce but. Après je me suis remis dans mon match. Il finit à 1-0, mes enfants viennent sur le terrain et c’était le dernier match à domicile de la saison, à ce moment-là je savais déjà, donc ce fût très émouvant. »
A partir du moment où tu étais conscient de ton départ, est-ce difficile de cacher ton émotion ?
« Oui c’était dur, au delà d’un stade emblématique où j’ai vécu tant de bonnes choses, je voyais 57000 personnes dans les tribunes; mes coéquipiers, parmi lesquels je compte des personnes chères, comme [Sergio] Kun Agüero ou David Silva; et aussi l’objectif qui se rapprochait (la Premier League). Pour revenir sur ce match (face à Leicester), quand on s’imagine quelque chose d’extraordinaire qui finit par se produire, on croit en sa bonne étoile, on se dit qu’il faut rester humble pour vivre ce genre de moment, qu’on a fini par être récompensé de ses efforts. »
Que penses-tu de l’évolution du club depuis ton arrivée en 2008 jusqu’à ton départ cet été ?
« Au delà des 4 championnats remportés, j’y ai aussi vécu des moments difficiles, par rapport aux attentes, aux échecs … Avec du recul, cette évolution est plus satisfaisante personnellement. Je suis conscient d’avoir aidé à l’émergence du club et intégré sa culture, cela représente beaucoup pour moi. C’était une aventure exceptionnelle. »
Comme tu le dis beaucoup de choses ont changé, mais qu’est-ce qui n’a pas changé ?
« J’ai fini par me sentir Mancunien, mais j’ai tâché de garder mes valeurs d’avant. Au final, je me suis rendu compte qu’il y a une forte identité mancunienne. Beaucoup de changements étaient nécessaire lorsque je suis arrivé, notamment au niveau de l’effectif, mais c’était déjà un grand club avec une histoire fantastique. Je pense que le groupe s’en est imprégné. »
D’ailleurs tu as épousé une Mancunienne et d’autant plus une Blue.
« Oui, Carla et sa famille sont des supporters de City, même s’il y a tout de même un Red qui réussit toujours à s’incruster à Noël (rires). »
Penses-tu revivre un jour quelque chose de similaire au fameux but d’Agüero (face à QPR, en 2012) ?
« Il ne faut jamais dire jamais, mais cela me semble improbable. Je continue à profiter de l’adrénaline, des émotions et de la passion, mais je pense que cela sera très dur de le revivre. »
Même les meilleurs plans ne se concrétisent pas toujours, pourtant celui-ci est devenu réalité en typical City.
« Vous n’avez pas tort, même si un typical City se serait plus probablement conclu par une défaite. C’est la signification de cette expression pour moi. Mais c’est aussi quand on s’accroche malgré les difficultés, c’est le sens d’aujourd’hui, à l’image de la saison dernière, mais ce n’était pas la signification d’auparavant. »
Comment classes-tu ton but face à Leicester par rapport à celui d’Agüero face à QPR ?
« Le sien était plus important. Le mien était peut-être plus beau (rires). Son but a été crucial, d’autant qu’il ne faisait pas son meilleur match, je lui en aurais touché 2 mots s’il n’avait pas marqué, mais c’est ça qui est beau dans son rôle : une action peut tout changer. »