A quel point le football était-il important pour toi quand tu étais jeune ?
« Je n’ai jamais pratiqué d’autre sport en compétition. Mes parents disaient que quand j’étais bébé, je n’avais besoin que d’une balle (rires)… J’ai presque 29 ans et cela n’a pas beaucoup changé. »
Qui était ton modèle ?
« Quand j’avais 7-8 ans c’était Michael Owen. J’avais le même profil : petit, plutôt rapide… Plus tard je n’avais plus vraiment de joueur favori ou de modèle. »
Ta période en centre de formation a-t-elle été difficile ?
« La première année n’a pas été facile. Quand j’avais 14 ans j’ai choisi d’aller à Genk. J’avais besoin d’un nouveau challenge. La première année je ne pouvais pas aller en famille d’accueil, je devais rester à l’école, qui était pour des enfants perturbés dont les parents ne pouvaient pas s’occuper. C’était très étrange pour moi, je n’avais pas vraiment de vie sociale, je ne faisais que du foot. »
Y avait-il une grande différence entre l’équipe de jeunes et l’équipe première ?
« Chaque équipe a son équipe-réserve pour donner du temps de jeu à tout le monde. Le niveau y est plutôt bon, il y avait beaucoup de jeunes à Genk et nous avons remporté le titre ensemble par la suite. »
Puis Chelsea est venu te chercher. La Premier League était-elle un rêve pour toi ?
« Je pense que j’ai toujours voulu y jouer, mais cela dépend des clubs intéressés et de ce qu’ils proposent. Chelsea était intéressant, et me proposait un prêt pour progresser (à Brême). J’avais aussi la possibilité d’aller à Dortmund à ce moment-là, mais José [Mourinho] m’a appelé. Au début je jouais, mais à partir d’un moment je n’ai plus joué du tout. Je n’aime pas cette période parce que j’avais envie de jouer, j’ai dû forcer mon départ parce que je n’étais pas bien. Au final cela aurait pu être une bonne expérience, mais cela ne s’est pas passé comme prévu. J’en ai tiré des leçons. »
Comment était-ce sous les ordres de José Mourinho ? Toi qui a connu tant de grands coachs.
« Il est très bon, tout le monde connaît son style. Il sait ce qu’il fait. C’est l’un des meilleurs entraîneurs au monde. Il n’a pas forcément une philosophie que j’apprécie, mais ce n’est pas un problème, en tant que joueur il faut savoir s’adapter au coach. Je n’ai pas vraiment de mal à dire sur lui, si ce n’est que je n’ai pas beaucoup joué. »
Tu as réalisé une saison exceptionnelle à Wolfsbourg en 2014-15 : 16 buts, 27 passes décisives TCC, la Coupe d’Allemagne… Était-ce ta meilleure saison à ce moment-là ?
« A ce moment-là oui, 5 ans plus tard je pense être meilleur. Cette équipe était intéressante, avec beaucoup de bons joueurs, nous avons progressé ensemble. »
Y avait-il beaucoup de clubs intéressés ?
« C’était surtout City, le Bayern et le PSG. Au début je ne savais pas qui choisir : si je devais rester en Allemagne, retenter l’Angleterre, aller en France même si le championnat est moins attractif… C’est City qui m’a le plus intéressé. Wolfsbourg a joué un rôle aussi, c’était une période stressante : mon agent vivait quasiment chez moi, ma femme était enceinte de notre premier enfant… »
Quand tu t’es finalement engagé avec Manchester City, qu’as-tu ressenti ?
« J’étais juste heureux, ma femme et moi nous sommes dit que nous pouvions rester longtemps ici, parce que les 5 années précédentes j’ai déménagé 4 fois. Cela m’a apaisé de pouvoir me poser, j’ai trouvé une belle maison et je suis ici depuis 5 ans. »
Tu as coûté cher, le 2ème transfert le plus cher du football anglais à ce moment-là. L’as-tu ressenti ?
« Je suis arrivé avec beaucoup de confiance, l’équipe tournait bien. Je me suis adapté vite parce que j’étais à l’aise. »
Tu as remporté beaucoup de trophées, est-ce que cela crée une envie de toujours plus de trophées ?
« Le but est de remporter des trophées, de tout gagner. Il y a beaucoup de concurrence, le niveau est très relevé. Nous savons que la Premier League est trop loin cette saison, mais nous allons essayer de gagner un maximum de matchs et avons d’autres trophées à jouer. »
Qui est le meilleur joueur avec lequel tu ais joué à Man City ?
« Je dirais David [Silva], pour tout ce qu’il sait faire et pour sa personnalité. Au début c’était plutôt un concurrent pour une place dans l’équipe, mais nous jouions tous les 2 ensemble. Je pense que nous nous entendons très bien, nous sommes complémentaires. »
Quel influence Pep Guardiola a-t-il eu sur toi, sur et hors du terrain ?
« Nous apprécions la même philosophie. Je ne crois pas avoir beaucoup de conversations extra-professionnelles avec Pep, il me donne beaucoup de liberté. Il sait que je ferai ce qu’il me demande. Nous sommes sur la même longueur d’onde. »
Tu fais partie de la génération dorée belge. Y a-t-il beaucoup d’attentes ?
« Je pense que oui, mais que c’est un petit peu retombé après la Coupe du Monde en Russie, de par nos performances. Je pense que nous avons bien joué, malgré la demi-finale perdue. Le match était serré, la France était peut-être légèrement supérieure. Il n’y a pas de honte à perdre 1-0 contre la France, nous avons remporté tous nos autres matchs, contre des grandes nations. C’est notre meilleur parcours, le match contre le Brésil est marquant, nous n’avions jamais gagné contre une grande nation en match officiel. Nous verrons l’année prochaine pour l’Euro, nous avons une bonne équipe. Il faut être réaliste, nous sommes une petite nation, mais nous avons une bonne équipe. »
Quelles sont tes ambitions futures ?
« Cette période m’a montré à quel point le football me manquait. Je ne sais pas vraiment pour la suite, nous passons nos diplômes d’entraîneur avec la Belgique. Je m’intéresse à beaucoup de choses, je ne sais pas encore quelle direction prendre. Je me concentre sur mon football et ma famille. »