Le Football arriva en premier, mais ici le joueur formé à l’Academy évoque ses autres grands amours.
Il y a un peu de surprise dans la voix de Phil Foden quand il demande s’il a bien entendu.
« On ne parle pas de football ? » demande-t-il, pendant qu’il s’assoit sur une chaise dans un coin tranquille de l’Academy.
Quelques instants auparavant le joueur de 19 ans affichait un sourire rayonnant en rencontrant des enfants de l’école locale appartenant au programme scolaire de City dans la Communauté.
Son sourire revient, remplaçant l’expression indécise sur son visage; quand il apprend qu’au lieu de parler de football nous discuterons de 2 de ses autres grandes passions : la pêche et la paternité.
La première est l’activité qu’il reconnaît être la plus originale dans la plupart des vestiaires.
« Environ 95% des gens dans le football n’apprécient probablement pas » dit-il, lui qui a raté les festivités du titre de Premier League 2018 à cause d’une partie de pêche prévue avec son père.
« Le marginal aime pêcher, donc quand les gens disent que c’est bizarre d’aimer ce sport, ils ne comprennent pas pourquoi on l’apprécie. »
« Evidemment, ils devraient aller essayer. Je pense que c’est l’activité parfaite pour laisser reposer ses jambes et être détendu. »
Pêcher, cependant, a dû laisser sa place ces 12 derniers mois, durant lesquels le temps libre du milieu continuait de se limiter.
Ronnie, son fils d’un an, né en Janvier 2019, signifia que mis à part le football, Foden était désormais plus un père aimant qu’un pêcheur de carpe.
C’est un sacré changement de vie, quitter le calme d’une rivière pour la paternité, mais le n°47 de City a réussi la transition.
Il y a eu des larmes quand Ronnie découvrit le monde et la fierté paternelle émane de Foden quand il parle de son jeune fils.
« J’étais là à sa naissance. Je suis sorti de la salle, ai lâché une petite larme et suis revenu comme si rien ne s’était passé » reconnaît-il avec un sourire.
« Je ne suis pas de ceux qui peuvent pleurer en public. Je suis plutôt réservé, mais j’étais dans la pièce, je l’ai vu arrivé et c’était un moment spécial. »
« La vie change. Plus de temps libre, ce qui est probablement la raison pour laquelle j’ai du mal à beaucoup pêcher. »
« J’ai profité de chaque instant. Il se tient bien honnêtement. Il ne me complique pas la tâche, c’est bien. »
« Il dort jusqu’à 7h. Je n’ai pas vraiment eu à me lever au milieu de la nuit, je pouvais donc dormir correctement. »
La paternité a changé la vie de Foden, comme ses coéquipiers l’avait pressenti, mais cela va de paire avec ses difficultés.
Il se considère chanceux de faire ce qu’il aime et de jouer pour le Club qu’il supporte depuis toujours, mais, comme chaque travail; cela a des conséquences sur sa vie personnelle.
Les déplacements ont forcé le natif de Stockport à manquer des moments précieux de la vie du jeune Ronnie.
Il comprend que c’est un sacrifice nécessaire pour atteindre ses ambitions sur le terrain et s’y est fait avec le temps, le fait d’être un père a ouvert une nouvelle perspective au jeune adulte sur sa carrière naissante.
« Si on fait un mauvais match, on est déçu, mais désormais je prends du recul. »
« Je rentre chez moi et je le vois sourire, il y a donc des choses plus importantes que s’inquiéter de cela. On voit les choses différemment quand on a un enfant. »
« Honnêtement, j’apprécie beaucoup, mais je trouve ça plutôt difficile, de toujours avoir des matchs à l’extérieur et m’éloigner de lui. Quand il y en a, il me manque. »
« Il y a des choses qui nous manque quand on est pas là parce qu’on a un déplacement. J’étais là quand il a commencé à marcher à 4 pattes, mais je pense que j’étais à Londres quand il a commencé à marcher debout. »
« Désormais il marche partout, il faut donc avoir des yeux dans le dos ou il s’enfuit. »
« C’est désagréable de rater ces choses-là mais c’est un sacrifice qu’il appréciera plus tard. »
Cela nous amène au sacrifice personnel de Foden et son temps réduit loin des rivières.
Dans l’ère digitale, la pêche n’est pas une activité commune pour un footballeur né après le nouveau millénaire et c’est ce qui le distingue dans le vestiaire de City.
Mais il vit sa passion unique, qui surpasse chez lui n’importe quelle autre activité étrangère au football.
Pendant qu’il était avec sa mère qui est à l’origine de son amour pour City, c’est son père, supporter de Manchester United; qui déclencha une passion pour la pêche qui s’étire sur plus de 10 ans.
Cela créa une expérience commune père-fils et, à ce jour, c’est rare pour le jeune Phil d’y aller sans son père.
Avant l’arrivée de Ronnie, Foden profitait de chaque occasion pour aller au lac, principalement au Royaume-Uni, mais occasionnellement en Espagne, où il attrapa sa plus grosse prise : un poisson-chat de 59kg.
« J’avais probablement 6-7 ans, mon père avait une canne-à-pêche de son père et dit que nous devrions l’essayer » se rappelle-t-il.
« J’en suis tombé amoureux et nous avons fini par y aller chaque week-end. Je me souviens toujours de la première prise. Elle n’était pas impressionnante, j’apprenais, mais c’était l’excitation de la première fois. »
« Je pense que c’est l’excitation qui fait qu’on veut y retourner, mais il y a aussi l’occasion de se détendre et de passer du temps avec mon père. »
« Je pense que c’est très bien après un match quand il faut laisser ses jambes au repos et j’ai juste trouvé ça vraiment agréable. »
« Il y a de la tactique. Connaître les bons coins, où sont les poissons, les différentes longueurs de pêche… »
« J’ai de l’expérience mais quand j’ai un jour de libre, je pêche simple. Je ne suis pas spécialiste mais je suis toujours capable d’avoir des prises. »
« J’aime généralement tous les genres de sport, mais je n’en pratique pas d’autre que la pêche. Je joue parfois aux fléchettes mais pas très régulièrement. »
« Nous avons une cible quand je suis avec l’Angleterre et quelques-uns des gars disent que je suis à l’aise. Il n’y a pas vraiment de compétition, mais des fois je touche un 180 et ils en restent bouche-bée. »
Il y est habitué.
Mais pour n’importe quel baromètre, Phil Foden est une anomalie.
Il n’y a que 2 ans qu’il a fait ses débuts en équipe première et déjà sa carrière professionnelle est remplie d’honneurs qui le distinguent de ses pairs.
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Il n’aurait pas pu en être autrement, mais vivre son rêve va toujours avec la pression et il y a des attentes de toute part.
La pêche, par conséquent, est devenue un passe-temps de plus en plus important depuis sa promotion au sein de l’Academy.
« Cela a pour sûr ses bénéfices » dit l’anglais qui a réalisé 9 passes décisives et inscrit 10 buts en 59 apparitions avec le Club jusqu’ici.
« C’est bien pour se vider la tête après un mauvais match. J’ai découvert ça comme solution à tout. S’il y a quelques problèmes, on va juste pêcher et se vider la tête. »
« J’ai trouvé que c’était la manière idéale de se détacher de tout, du football, donc quand je suis dans une situation comme celle-ci je trouve le moyen de faire ainsi. »
« Certaines personnes ne savent pas quoi faire quand ils n’ont pas de match. Je pense que c’est très important de se trouver une activité. »
La tranquillité de la pêche, cependant, est très souvent rattrapée par la réalité du statut de l’un des plus célèbres jeunes footballeurs du pays.
« Je me fais toujours remarquer. Je ne pensais vraiment pas que je serai autant reconnu mais si je pêche de l’autre côté d’un ponton les gens me voient et passent à côté. »
Cette reconnaissance nous amène au sujet final de la conversation avant la fin de l’interview, et c’est un autre sujet qui tient à cœur à Foden.
Sa ville natale.
Là-bas, ils le connaissant sous le nom de Ronnie, le nom qu’il partage avec son fils après que sa tante l’ait suggéré comme surnom pour éviter la confusion de l’homonymie avec son père.
Il n’y a qu’à City qu’il est appelé Phil.
Il a quitté Stockport désormais, mais, à plus d’une occasion, des vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux de lui jouant au football avec des enfants dans les rues dans lesquelles il a grandi.
Ce n’est pas quelque chose à quoi Foden est contraint, tout comme la pêche, ce n’est pas quelque chose qu’on s’attend à voir d’un joueur de Premier League.
Donc, pourquoi le fait-il ?
« J’ai toujours de la famille à Stockport, donc je vais leur rendre visite des fois, et les enfants sont émerveillés de me voir. C’est plutôt bizarre parce que j’étais un de ces enfants et que j’étais pareil qu’eux. »
« Ils m’admirent, donc c’est juste leur donner en retour, parce que j’avais l’habitude de jouer ici en grandissant. C’est bien de jouer avec eux et de voir leurs sourires. »
« Je veux juste être un bon modèle pour eux. »
En tant que joueur réputé chaleureux, poli et humble, c’est un objectif qu’il a certainement atteint.
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