Pablo Zabaleta a rejoint Manchester City la veille de l’annonce de la reprise du Club par le Sheikh Mansour.
L’entraîneur Mark Hughes était sur le point de se voir accorder un important budget transfert grâce à la reprise du Club, mais le transfert pour un défenseur méconnu de l’Espanyol Barcelone avait déjà été convenu et Hughes croyait que pour 8,70M€; l’Argentin valait son prix.
9 jours auparavant, Vincent Kompany avait signé pour une somme similaire (8,50M€) et il est dur d’imaginer le Club importer 2 meilleurs joueurs, dévoués à former une assise défensive pour la période de réussite à venir.
Pendant que Zabaleta et Kompany étaient bien accueillis, leurs arrivées n’ont pas retenu l’attention du monde du Football, ou du moins celle de la majorité des fans de City à ce moment-là.
L’acquisition de la star du Real Madrid Robinho, à la fin du mercato estival 2008, l’a fait.
Zaba et Robinho ont fait leurs débuts contre Chelsea avec une déferlante d’optimisme jamais vue au Club.
Tous les yeux étaient rivés sur Robinho, alors que Zaba s’accommodait avec une défense engagée.
City fut battu 1-3 par Chelsea à l’Etihad ce jour-là, atténuant la flamme d’enthousiasme mais ne l’éteignant pas.
C’était bien-sûr les premiers jours, mais ce qui a retenu l’attention des fans de City était l’engagement total de Zaba à chaque match.
Plusieurs années plus tard, il révélera qu’il considérait chaque duel comme le dernier. Une carrière de footballeur peut prendre fin d’un mauvais tacle, donc Zaba s’assurait que chaque duel était maîtrisé, correct mais pour l’intérêt de l’équipe.
Ce n’était pas longtemps avant de devenir une sorte d’objet de culte parmi les fans de City, celui qui se donnait pleinement à chaque fois et était engagé pour la cause. Il n’était pas seul bien-sûr, mais il se distinguait.
Les supporters de City vibraient de sa passion, son cœur et sa volonté de se donner corps et âme sur la pelouse encore et encore.
D’une certaine manière, il était le défenseur d’un ancien temps et aurait probablement pu jouer à n’importe quelle période, dans n’importe quel pays. Il a amené l’art de la défense à un autre niveau et dans son monde, il n’y avait pas de quartier demandé ou accordé.
Cela n’a pas pris longtemps pour que l’admiration collective prenne, c’était là où Pablo Zabaleta devait être, jouer devant des supporters qui appréciaient tout ce qu’il faisait dans sa ville d’adoption.
Dans la série des premières, il reçu son premier carton rouge contre Liverpool un mois plus tard et inscrit son premier but contre Wigan Athletic en Janvier 2009.
A ce moment-là, le rugueux arrière-droit avait déjà acquis sa place dans le cœur des fans et restera une idole du public tout au long de sa période à l’Etihad.
Son père fut impliqué dans un sérieux accident de voiture peu de temps avant que les Skyblues atteignent la finale de la FA Cup 2011 et Zaba retourna en Argentine pour être à son chevet.
Il revint à temps pour la finale et rentra à la 88ème minute à la place de Carlos Tévez alors que City mettait fin à son attente de 35 ans d’un trophée avec une victoire 1-0 contre l’équipe de Tony Pulis. C’était normal qu’il fasse partie de ce succès et démontrait son engagement au Club dans un contexte difficile.
Zaba partageait son poste de latéral droit avec Micah Richards pendant la saison 2011-12 mais c’est son but qui brisa le verrou contre QPR alors que City remportait son titre à la dernière minute.
Il fut élu Joueur de la Saison 2012-13 et fut capitaine à plusieurs reprises durant les absences de Vincent Kompany sur blessure.
Le seul point noir au tableau fut un carton rouge à la 84ème minute lors de la finale de FA Cup 2013 que City perdit 1-0 contre Wigan Athletic dans le temps additionnel.
A la fin de la saison il fut également nommé parmi l’Equipe de la Saison, le seul joueur de City.
Il ajouta un autre titre de Premier League à son palmarès en 2013-14 ainsi qu’une Capital One Cup après une victoire contre Sunderland lors de sa meilleure saison en terme de titres et apparu 48 fois Toutes Compétitions Confondues.
L’année suivante, et pour la première fois dans sa carrière avec City, les blessures, les chocs et les coups l’ont impacté et n’apparu que 22 fois après avoir manqué l’essentiel du début de saison.
En plusieurs sens, c’était surprenant qu’il n’ait pas raté plus de matchs vu son style engagé.
Rarement un joueur se consacra autant corps et âme sur le terrain que Zaba, et une succession d’entailles à la tête, de nez cassé et d’autres coups étaient familiers chaque saison.
Aucun joueur ne versa autant de sang pour Manchester City et aucun nom ne résonna autant à l’Etihad que celui de Zaba, et c’est encore le cas aujourd’hui.
Mais peu importe la blessure, il voulu toujours revenir sur le terrain et l’image de sa tête bandée devint synonyme du n°5 de City.
Il vécu une saison complète sous les ordres de Pep Guardiola, et le fait qu’il effectua 32 apparitions témoigne de la qualité de sa dernière saison à l’Etihad.
Ensuite, le moment que chaque fan de City craignait arriva alors que Zaba annonçait que la saison 2016-17 sera sa dernière à City et le match à domicile contre West Brom en Mai 2017 s’avéra aussi émouvant que tout le monde l’aurait prédit.
C’était difficile d’imaginer Pablo Zabaleta ne plus être à Manchester City, et l’hommage qu’il reçut quand il entra à la 62ème minute à la place de l’autre idole du public David Silva fut assourdissant.
9 ans, 333 apparitions et de nombreux bandages, l’adieu à Zaba se conclut sur une victoire 3-1 sur les Baggies.
Il revint au Club avec les couleurs de West Ham United dans les saisons suivantes et à chaque occasion reçut une belle ovation, celle qui fait frissonner.
Et avec sa dernière saison en Angleterre, peut-être même de sa carrière, les fans de City seront attentifs à son choix de reconversion parce que s’il y a bien un joueur qui a du sang bleu, c’est Pablo Zabaleta.